Article paru dans le N° 92
Benitochromis ufermanni A.Lamboj 2001
J'ai découvert l'Afrique de l'ouest il a prés de 5 ans maintenant, enfin hormis les Pelvicachromis sp "pulcher asiaticohongrois", les Hemichromis "lalalifalili" et quelques autres.
Mais, depuis que le livre de Anton Lamboj m'a été révélé, le coup d'accélérateur fut immédiat.
Donc depuis je me suis lancé à la quête du Graal, au travers de quelques espèces, Stomatepia pindu, Benitochromis, Hemichromis, Pelvicachromis divers.
Enfin c'est sur une stock-liste de Iktus-Aqua que mon cœur à commencé à battre la chamade, il y avait en effet sur cette liste deux ou trois espèces de Benitochromis ! Disponible ! Après un tour d'horizon et les conseils pris autour de moi (d'amis très compétant), j'ai opté pour les superbes ufermanni.
La livraison eu lieu lors d'une bourse à Arvert au mois d'avril 2008 par Charly, le flash immédiat ! C'est je pense un des plus beaux poissons en ma possession (Merci Charly).
Après moult recherches, je ne trouve que peu de références sur le net, par contre je m'aperçus bien vite, que la reproduction n'avait rien de facile ou de gagné, alors pourtant, que beaucoup d'autres Benitochromis avaient des reproductions couronné de succès.
Le Benitochromis ufermanni doit sont nom à Alfred Ufermann, auteur de descriptions nombreuses.
Ce poisson natif du nord-ouest du Cameroun, dans le parc des Korup, vit dans les ruisseaux et rivières de cette zone forestiere.
C'est un très joli poisson de taille modeste 8-12 cm pour le mâle, la femelle restant plus petite.
Des discutions avec des amis sur ''Aquabiotope.com'', pourtant peu rassurantes, m'ont redonné espoir, car même si les reproductions n'allaient pas à terme, au moins elles existaient.
Ils seront installé dans un bac de 540 litres, bien connue des membres du forum ''Aquabiotope'', puisqu'il est la bannière du site, filtré par une décantation suspendue, brassé par une pompe de 3000 l/h, et chauffé par une résistance de 300 w.
Très peu de temps après alors que je discutais avec des membres de ma famille dans le salon où il est installé, je pointais le doigt pour faire voir à un invité quelles étaient ces merveilles, et là, stupéfaction le couple en pleine ponte.
Ils avaient choisi un support verticale du décor, la femelle pondait sur la parois, puis allait chercher les œufs très peu adhésif, sur la surface verticale ou sur le sol, pas à tous les coups d'ailleurs, le mâle fécondait les œufs entre chaque ponte, puis recommençait le manège entrecoupé d' inspection du territoire.
Plus d'une fois elle n'est pas allait prendre les œufs (manque de maturité sûrement).
Le manège a duré plus d'une heure, je l'ai filmé mais la qualité plus que médiocre, n'en permet pas une exploitation pédagogique .
Après la ponte, l'attente et la fascination ont commencé, une première pour moi l'incubation buccal bi-parentale.
Ce type d'incubation particulier met les deux parents à contribution, qui vont prendre à leur tours les œufs et les alevins en bouche.
Dés le premier jour des échanges s'organisent, d'abord un peu brouillon puis d'une grande régularité, à savoir toute les nuits c'est madame, puis en matinée transfert à monsieur, pour une nouvelle prise en bouche en soirée par la femelle.
La première ponte, la femelle se débarrassait des œufs dés que la nourriture était distribué, elle allait voir le mâle sur son territoire, craché littéralement devant lui sans ménagement, en bon père le mâle les ramassé instantanément et les gardait jusqu'en soirée.
Je pense que lors d'un de ces épisodes, le pire à du se produire alors que le mâle n'était pas la, ce qui à conduit à l'arrêt de l'incubation au 8 ème jour.
Déception, déception, déception!!!
Mais, un peu plus de 6 mois après, c'était reparti, la, les rôles se sont établis avec sérieux, même s'ils ont conservé leurs territoires respectifs, beaucoup de gardes ce sont effectué en commun, ce qui n'était pas le cas avant.
Pour parler un peu plus de la reproduction, il faut évidement se pencher sur le mode si particulier de l'incubation bi-parentale, le porteur (c'est comme ça que j'appelle le parent qui conserve les œufs ou la portée dans sa gueule) reste pratiquement toujours devant sa grotte ou il ce réfugie en cas de mouvements suspects ou défend directement en cas d'intrusion de "petits" dangers (poissons non dominants).
Il est extrêmement rare que le porteur, se risque hors de sont territoire, seulement, je pense, pour aller provoqué un échange qui se fait attendre ( changement de porteur), c'est souvent la femelle d'ailleurs qui prend sont temps.
Maintenant le pourquoi de cette réussite? Ou ce qui me semble l'être au moins, je pense qu'une montée importante de nitrate, du a un énorme planorbe mort et non retrouvé, doit être à l'origine de cette reproduction, une élévation de la conductivité a mise en évidence cette pollution.
Donc sur trois ou quatre jours un apport important d 'eau neuve, pluie/osmosée, permis la remise aux "normes" de mes paramètres, soit une eau à moins de 280 micro-siemens (je maintiens à moins de 200 en générale), couplée à une baisse de température dû à une période de froid extérieure, tout mes bacs ont opéré une baisse de températures notable ( 3-4°) les chauffages n'étant pas sous-calibrés par hasard.
J'ai depuis carrément adopté ce concept, à savoir, chauffage caler à 20°, pour laisser des possibilités d'amplitude de températures, il semble que cela soit efficace au moins pour les fluviatiles africains, moins gourmands en chaleur que les Sud Américains.
2eme ponte,
Quand la parade-ponte à commencé, enfin je pense car cette fois je n ai pu y assister.
Les paramètres étaient les suivants, ph autour de 7, th 10 tac 10, conductivité entre 200 et 280 micro-siemens, changement d'eau 60 à 80 litres par semaine, 80% d eau osmosée et 20% d 'eau de pluie, à quoi j'ajoute parfois un peu de mon eau de conduite très dure (très très).
Je mets également des feuilles de chêne de Magnolia et de cattapa les rares fois ou j'en trouve pour pas chère.
Voila depuis une dizaine de jours, après avoir fait cracher la femelle (je ne le referais plus, je ne pratique que rarement cette technique un peu traumatisante), les alevins se porte bien, mangent tout ce qui leur tombe sous la dent, mulm, artémia, micro-vers, même des micro paillettes, bref ils ne sont pas très regardant et croissent vite.
Je ne sait pas si cet article apportera quelque chose à la reproduction apparemment un peu délicate de cette espèce, mais en tout cas il permettra peut-être de dégager un process plus évident pour y arriver.
Beaucoup d'espèces ouest-africaine sont de magnifique poissons, toutes plus intéressantes les une que les autres, à découvrir donc!
Je tiens à remercier mes compagnons de route,Yay, Westafrica et Thierry Marie pour les échanges d'idées ou de points de vues, qui mène toujours à des résultats en persévérant.
Aux publications qui m'ont permis de compléter cet article, FishBase, "The cichlid fishes of western Africa" de Anton Lamboj