Bonjour à tous,
Voilà un petit article que j'ai rédigé il y a quelques années sur le lac Tanganyika.
Les photos n'étant plus disponibles peuvent être consultées ici:
http://www.aquariophilie.org/articles/Lac_Tanganyika-238.html
Le lac Tanganyika
Présentation et historique :
" Tanganyika " ... pour certains un nom barbare à la prononciation incertaine, pour les aquariophiles et plus particulièrement pour une partie des cichlidophiles, un lac africain et sa population de cichlidés qui est aussi magnifique qu'intéressante.
Le lac Tanganyika est un des trois grands lacs d'Afrique de l'Est (avec le lac Malawi et dans une moindre mesure le lac Victoria). La formation du lac date d’il y a 12 à 20 millions d’années (pour les fosses les plus anciennes). Le terme " mer intérieure " correspondrait mieux à ce lac tant il est grand. En effet, le lac Tanganyika possède environs 2000 km de côtes dont 700 km de long (à notre échelle, cela correspond à la longueur de la France du nord au sud).
Il s'agit du second lac le plus profond au monde avec ses 1470 mètres de profondeur (les poissons, eux, ne vivent pas en dessous de 200 mètres). Le lac Tanganyika traverse quatre pays : la Tanzanie (quasiment toute la côte est), la République démocratique du Congo, le Burundi (nord et nord ouest) et la Zambie (quasiment toute la côté ouest). La chimie de l'eau du lac est assez particulière : l'eau est saturée en oxygène et extrêmement minéralisée. Le PH oscille entre 8,5 et 9,2, le GH est de l'ordre de 11° et le KH est de 17°. La température, elle, varie entre 23° et 27°.
Le terme « Tanganyika » proviendrait d’une tribu vivant sur les côtes du lac, les Babembe et signifierait « un lac d’eau plein de poisson ».
Les côtes du lac alternent de grandes étendues de roches (le long des 3 bassins principaux), plages de sable (entre les 3 bassins principaux) et plages de galets (surtout au sud). Plusieurs rivières se jettent dans le lac citons par exemple Rugufu, Sambala, Lukuga ou une des plus connues, la Rusizi à l’extrême nord qui apporte bon nombre de minéraux au lac (Les eaux charriées de la Rusizi proviennent du lac Kivu). Bon nombre de ces rivières n’apportent de l’eau au lac que durant la saison des pluies, le reste du temps, elles sont asséchées. L’eau du lac est une des plus oxygénées, claires et douces du monde (comme quoi tous les cichlidés africains n’ont pas besoin d’une eau particulièrement dure).
Les problèmes du Tanganyika :
Un problème de plus en plus marqué au Tanganyika est l’érosion de certaines collines bordant le lac. L’activité humaine y est pour beaucoup (cultures diverses) mais les conflits que connaissent les pays de la région des grands lacs y sont pour beaucoup également.
Le Tanganyika se trouve sur des territoires minés par la guerre civile et restants sous tensions constantes ; l’équilibre politique étant plus que précaire. L’érosion est particulièrement marquée au Burundi. Au début des années 90, une guerre civile entre les ethnies hutu et tutsi (qui a fait près d’1.000.000 de morts au sein de la population) a fait rage au Burundi (ainsi qu’au Rwanda). Il en a résulté une déforestation massive sur les collines proches du lac (création de camps de réfugiés, etc.). La terre n’étant plus retenue par les racines des arbres « coule » après les grosses pluies dans l’eau du lac. Une boue en résulte et se retrouve sur les berges du lac rendant toute vie aquatique impossible. De nombreuses espèces disparaissent ou sont chassées vers d’autres endroits qui sont inappropriés pour elles.
La pollution due à l’activité humaine dans les grandes villes est également un problème majeur : A Bujumbura, par exemple, il semblerait que le taux de pollution du lac s’élève de plus en plus. Les industries textiles et de peinture, entre autre, pollueraient massivement les cours d’eaux menant au lac. Certaines espèces auraient déjà disparues comme le Julidochromis regani regani du lieu-dit Katchaga.
La faune et la flore du lac :
La faune et la flore sont particulièrement intéressantes dans les lacs et ses rivières. Notons parmi la flore, que le peu de plantes (valisneria, ceratophyllum, potamogeton, …) poussant se trouve principalement dans les rivières ou les baies vaseuses.
La faune du lac ne se limite pas aux seuls poissons. Notons par exemple la présence de crevettes (Atyella brevirostris, Limnocaridina spinipes, etc.), de crabes (Platythelphusa armata, Lirrangopotamonautes lirrangensis, etc.), de très nombreux mollusques (Neothaumas tanganicense, Melanoides tuberculata, Tiphobia horei, etc.), d’oiseaux (Martin pêcheur géant, Mouette à tête grise, Chevalier aboyeur, etc.).
Les reptiles sont également présents comme le cobra d’eau (Boulengerina annulata stormsi) dont la morsure sous l’eau est mortelle pour l’homme, les crocodiles du Nil (Crocodylus nicolitus) ou encore les tortues (Pelusios sinuatus) ainsi que des mammifères comme l’hippopotame (Hippopotamus amphibius). On trouve également bien d’autres espèces même des éponges ou encore des méduses.
A noter que le plus grand crocodile du Nil au monde se trouve au Tanganyika … son territoire se trouve au Burundi entre la Rusizi et Magara soit plus de 40 km. Il a été prénommé Gustave et mesurerait plus de 6 mètres. Un excellent reportage a été consacré à sa tentative de capture (voir plus bas) …. Capture qui a échoué. Vu sa taille, le crocodile devrait avoir au moins 100 ans mais après une observation de sa dentition (toujours complète), il ne devrait pas avoir plus de 60 ans … et donc devrait continuer de grandir. Gustave a déjà été responsable de la mort de plus de 300 personnes dans son territoire. Depuis le reportage, Gustave avait disparu. On pensait qu’il avait été tué par des braconniers ou par l’armée. Certaines rumeurs faisaient rapport d’une capture et d’une vente aux Etats-Unis, en Afrique du sud ou encore en Australie. En avril 2007, une embarcation de pêcheurs a été attaquée à Ruziba (10 km au sud de Bujumbura) faisant 1 mort. La description faite par les pêcheurs ne fait aucun doute … Gustave est de retour. Actuellement, il est considéré comme « espèce protégée ».
Venons-en, à présent, à ce qui nous intéresse le plus ici : les poissons du lac Tanganyika.
Le lac, d’un point de vue aquariophile est surtout connu pour ses cichlidés mais il ne s’agit pas de l’unique espèce de poissons peuplant ses eaux (lac et rivières proches). On trouve, entre autre, des :
- Characidés
- Cyprinidés (barbus et autres labeo)
- Killies (Lamprichtys tanganicanus)
- Silures (Synondontis multipunctatus, Synondontis petricola, etc.)
- Poissons osseux de l’ordre des Synbranchiformes (Aethiomastacembelus ellipsifer, etc.).
- Tetraodontidés (Tetraodon Mbu)
- Etc.
Dans le lac, ce sont surtout les cichlidés qui ont une place prépondérante :
A) Les biotopes des cichlidés du lac Tanganyika :
Les cichlidés de ce lac (près de 180 espèces endémiques au lac) sont parmi les plus intéressants au monde : ils ont colonisé tous les biotopes et habitats possibles du lac en s'adaptant à chacun d'eux (régimes alimentaires, morphologie, ...)
Parmi ces habitats, on trouve :
L'habitat houleux :
L’habitat houleux se situe au niveau des 3 mètres superficiels. L’eau est agitée à cet endroit et fortement oxygénée. La nourriture y est relativement abondante (roches recouvertes d’algues). De nombreux brouteurs vivent à cet endroit donc tels que Eretmodus, Spathodus, Tanganicodus (qui sont des cichlidés gobies).
L'habitat rocheux abrupt peu profond : pour la majorité des espèces pétricoles (= qui vivent dans une zone rocheuse). De nombreux cichlidés ont choisi cet habitat qui offre énormément de cachettes : Tropheus, Petrochromis, Neolamprologus divers ainsi que des Julidochromis, Altolamprologus, etc.
L'habitat rocheux profond:
Cet habitat est caractérisé par des roches recouvertes de sédiment ainsi qu’un peu de vase et de sable (entre les roches). Cet habitat se retrouve à partir de 20 mètres. A cet endroit se trouvent quelques prédateurs comme le grand Lepidiolamprologus mais aussi des poissons comme le Cyphotilapia frontosa.
Les profondeurs :
Peu de choses sont connues sur cet habitat qui n’a été exploré que très rarement. On sait que la lumière n’y pénètre pas. Le substrat est constitué de boue et de sédiments. On y trouve des cichlidés comme les individus du genre Trematocara ou encore des Limnochromis.
La pleine eau :
Il s’agit de la colonne d’eau qui se situe au dessus des rochers. Il semblerait que les territoires des cichlidés pélagiques ne se trouvent jamais bien loin des roches (qui offrent de multiples cachettes aux espèces de pleine eau en cas de danger). On y trouve des cyprichromis, paracyprichromis, Haplotaxodon ou encore le magnifique benthochromis tricoti. Bon nombre sont planctonophages.
L’habitat intermédiaire :
L’habitat intermédiaire n’est pas limité au niveau de la profondeur (entre 5 et 40 mètres). Il est constitué de petites plages de sable et de roches (qui peuvent représenter jusqu’à ¾ de la surface totale). La majorité des espèces du lac s’y trouve.
Les coquilles vides : pour les espèces conchylicoles (= qui vivent dans les coquilles vides de gastéropodes). Beaucoup de coquilles de Neothauma tanganyicense jonchent le sol du lac et toute une série de cichlidés (de taille assez petite) ont choisi de se reproduire et de se protéger dans ces coquilles. On distingue, dans cette niche écologique, plusieurs " sous-niches " :
1) les coquilles regroupées (ex : colonisées par les N. Multifasciatus) qui peuvent avoir plusieurs mètres d'épaisseur et plusieurs kilomètres de long.
2) les coquilles regroupées mais pas entassées et se retrouvant près des rochers.
3) les coquilles isolées (colonisées par des espèces comme le N. brevis)
Le sable : Un fond sablonneux doit comporter 90% de sable au minimum et 10% de roches au maximum. Cet habitat n'abrite que très peu de cichlidés car il n'offre pas énormément de protection aux poissons s'y aventurant. Seuls les cichlidés se déplaçant par bancs s'y aventurent. On y trouve par exemple le genre Xenotilapia ou encore les Ectodus, tremmatotria, etc.
Les fonds vaseux :
Ces fonds sont rencontrés à des profondeurs variant entre 10 et 50 mètres. La vase présente se mélange au sable et créée une substance relativement solide permettant à certains cichlidés de réaliser des galeries (N. kungweensis, N. signatus, Limnochromis auritus etc.)
B) Quelques espèces de cichlidés :
Les Neolamprologues :
Il s’agit du genre le plus important du lac (près de 50 espèces). Les Neolamprologues (le terme « lamprologus » ne s’applique qu’aux espèces fluviatiles du bassin du Congo) ont colonisé quasiment toutes les niches écologiques possibles : rochers, coquilles d’escargots, etc. Seule la pleine eau n’a pas été colonisée.
Il serait possible de scinder ce groupe en « sous groupes ». Ainsi, il serait possible de distinguer les conchylicoles (N. brevis, N. multifasciatus, N. similis, N. ocellatus, etc.), les neolamprologus cylindriques (N. leleupi, N. cylindricus, N. tretocephalus, etc.) et le « complexe » brichardi (N. brichardi, N. pulcher, N. savoryi, N. gracilis, etc.).
Neolamprolus stappersi
Les Altolamprologus :
Un autre genre très connu du lac. Leur « gueule » ne laisse pas indifférent. Ce cichlidé se caractérise par un corps compressé vers le haut. Espèce pétricole, il faut veiller à réaliser des failles plus hautes que larges s’adaptant à sa morphologie.
Il existe plusieurs espèces au sein du genre :
- Altolamprologus calvus (dont 3 formes : « black », « white » et « gold »)
- Altolamprologus compressiceps
- Altolamprologus compressiceps sp. « shell » (la femelle est conchylicole)
Les deux premières espèces vivent en couple et demandent un espace assez important. A partir de 400 litres, une maintenance de ces espèces peut être envisagée. L’alto. Sp. « shell » (étant une réplique miniature de ces deux « cousins ») peut être maintenu dans des volumes moins importants une centaine de litre suffira à héberger un couple).
Il est, pour finir, fort à parier que Neolamprologus fasciatus rejoindra bientôt le genre Altolamprologus.
Atolamprologus comprecisseps « shell » Mbity island
Les lepidiolamprologus :
Parmi les prédateurs du lac, le genre Lepidiolamprologus tient une place prépondérante. Certains ont une taille relativement réduite (L. boulengeri, L.hecqui, …) et nichent dans de grandes coquilles de gastéropodes alors que d’autres mesurent entre 20 et 30 cm.(L. profundicola).
Les julidochromis :
Quel aquariophile ne connaît pas les Julidochromis ? Bon nombre s’essaye avec et, du jour au lendemain, ne comprennent pas pourquoi certains poissons se retrouvent « épluchés » par un individu ou un couple d’individus. Il s’agit d’une espèce vivant en couple et la maintenance de plusieurs couples ne peut s’envisager que dans de très très très grands bacs. Pour avoir un couple, comme pour beaucoup de cichlidés du lac, il ne suffit pas de mettre une femelle en présence d’un mâle. Les poissons choisissent leur partenaire. Le plus simple est de partir d’un groupe de 5-6 juvéniles et d’attendre qu’un couple se forme (n’oubliez pas de retirer les poissons excédentaires sous peine de vous retrouver avec un cimetière aquatique). On peut distinguer les petits julidochromis (J. transcriptus, J. ornatus et J. dickfeldi) des grands Julidochromis (J. regani et J. marlieri).
Julidochromis dickfeldi
Les Tropheus et autres « brouteurs » :
Voici un autre genre emblématique du lac. Il s’agit d’un poisson avec un tempérament assez prononcé (souvent comparé au Mbunas du lac Malawi). Actuellement 8 espèces sont reconnues par certains (il y a beaucoup de discussions à ce sujet) :
- Tropheus annectens
- Tropheus sp. « black »
- Tropheus brichardi
- Tropheus moorii
- Tropheus duboisi
- Tropheus sp. « Ikola »
- Tropheus sp. « Mpimbwe »
- Tropheus sp. « red »
Il s’agit d’une espèce très délicate si bien qu’il faut respecter certaines règles :
Il faut recréer une eau de très grande qualité se rapprochant de celle du lac. Un fort brassage est nécessaire (oxygénation maximum) et une filtration puissante est essentielle. Côté nourriture, étant végétariens, il faut leur proposer de la nourriture de haute qualité pour herbivores et délaisser la nourriture carnée.
Le volume du bac doit être conséquent. A partir de 500 litres, la maintenance peut être réalisée. Une fois une hiérarchie apparue, il ne faut pas ajouter d’autres Tropheus … ces malheureux passeraient de vie à trépas en bien peu de temps. Pour augmenter le nombre d’individus dans un groupe, il faut refaire la décoration complètement.
Parmi les autres « brouteurs » du lac, se trouvent les Petrochromis (peu maintenus vu leur taille souvent imposante), les Simochromis et les Pseudosimochromi (rarement maintenus vu leur caractère parfois « caractériel »).
Tropheus sp. « black » Kiriza
Les Xenotilapia :
Il s’agit de l’espèce sabulicole la plus connue du lac probablement. On pourrait séparer ce genre en deux d’après la stratégie de reproduction. En effet, il y a les incubateurs buccaux bi-parentaux (X. spilopterus, X. flavipinnis, etc.) et les incubateurs buccaux maternels (X. ornatipinnis, etc.). Les Xenotilapia sont des poissons très délicats. Il faut veiller à leur fournir des paramètres idéaux, une nourriture ciblée et puis du sable, du sable et encore du sable.
Xenotilapia papilio "Kanoni
Les Cyprichromis et Paracyprichromis :
Voici deux genres occupant la pleine eau. Ces poissons évoluent dans le lac par bancs énormes (parfois plus de 10 000 individus pour les Cyprichromis) en quête de plancton. Parmi les Paracyprichromis, nous trouvons deux espèces : le P. nigripinnis plus connu sous le sobriquet de P. « blue neon » et le P. brieni. Un petit groupe de 2 mâles pour 3-4 femelles peut être envisagé dans des aquariums standards de 240 litres. Prévoir des roches en surface afin de permettre la ponte des poissons.
Le genre Cyprichromis comprend pour l’instant 3 espèces décrites :
- Cyprichromis leptosoma : Il s’agit du Cyprichromis le plus répandu (avec la forme « jumbo »). A maintenir en groupe avec un ratio de 1 mâle pour 2-3 femelles dans de grands bacs avec 50-60 cm de haut. Il est conseillé de maintenir plusieurs mâles (au moins 3) par aquarium afin de « répartir » l’agressivité (surtout chez les « jumbo »). La ponte a lieu en pleine eau à la différence des Paracyprichromis.
- Cyprichromis microlepidotus : Cette espèce est présente au nord du Congo et au Burundi uniquement (quelques individus ont été observé en Tanzanie également.. Ils sont rarement collectés malgré la beauté de certains spécimens.
- Cyprichromis pavo : Cette espèce n’a pas une grande aire de répartition (sud du lac entre Zongwe au Congo et Msalaba en Tanzanie). Les nageoires de cette espèce sont plus effilées et la bouche est plus « longue ».
Cyprichromis leptosoma « jumbo »
D’autres cichlidés très intéressants (parmi les autres genres) :
- Boulengerochromis microlepis (microlepidotus) : Appelé également « l’Empereur cichlidé ». Il s’agit tout simplement du plus grand cichlidé du monde avec une taille adulte qui dépasse parfois 70 cm (autant dire qu’à moins d’avoir une fameuse piscine, la maintenance est illusoire). Lors de la ponte, jusqu’à 12000 œufs peuvent être pondus par la femelle. La ponte est défendue par les deux parents parfois jusqu’à leur mort par épuisement. Il semblerait que les B. microlepis femelle n’aient qu’une seule ponte au cours de leur vie.
- Cyphotilapia frontosa / giberrosa : Autre poisson emblématique du lac, le Cyphotilapia frontosa/gibberosa surnomé « roi du Tanganyika » ou encore « le bossu du Tanganyika ». Il s’agit d’un cichlidé mesurant aux alentours de 30-35 cm à l’âge adulte. Poisson très calme, il faut le maintenir dans de grands volumes (600 litres est un minimum) avec des compagnons pas trop remuants et de bonnes tailles.
- Plecodus straeleni : Il s’agit d’un mangeur d’écailles qui attaque ses proies par mimétisme. En effet, il ressemble fortement aux Cyphotilapia frontosa/gibberosa ou encore aux N. tretocephalus. Grâce à ce « camouflage », il parvient assez près de ses victimes et de leurs écailles dont il se nourrit.
- Etc.
L’aquarium de type Tanganyika :
1) La cuve :
Bien entendu, plus la cuve est grande ... mieux c'est et ce, pour n'importe quel poisson. La taille de la cuve dépend, entre autre, des espèces maintenues. En règle générale, c'est la surface au sol qui est la plus importante (Longueur x Largeur). Le bac ne doit pas forcement être haut (sauf pour les espèces vivant en pleine eau)
2) La filtration :
Voilà un des points les plus importants pour la maintenance de ces poissons. Une filtration de 4 fois le volume du bac par heure est une bonne base. Le rejet du filtre peut se faire au dessus du niveau de l'eau (ou peut être orienté vers le haut) afin de créer des remous à la surface de l'eau ce qui permettra de faire monter le PH et d'obtenir une bonne oxygénation de l'eau. Afin d'obtenir une meilleure oxygénation de l'eau, les systèmes venturi (très simple à réaliser) sont idéaux. Une pompe de brassage est souvent rajoutée dans ce type de bac pour les mêmes raisons.
3) La décoration :
Le sol sera composé idéalement de sable (le sable de Loire est idéal) ou de gravier de très fine granulométrie car bon nombre des ces cichlidés (notamment les conchylicoles ou les sabulicoles) creuse le sol.
Les coquilles de gastéropodes sont indispensables si vous maintenez des espèces conchylicoles. Selon la taille de l'espèce, il est possible de mettre dans votre aquarium des coquilles d'escargots de Bourgogne que vous trouverez en grande surface pour quelques euros. Il est également possible de mettre des bulots (malheureusement assez complexes à nettoyer) ou si votre porte-monnaie le permet (et en fonction de la disponibilité dans le commerce) des Neothauma tanganyicense (+/- 1 euros à 1,5 euros par pièce).
Les plantes sont présentes dans le lacs en quantité très réduite ( ceratophyllum, vallisneria, …) et dans des zones (baies vaseuses) où peu de cichlidés vivent. Ce n'est pas pour autant qu'il faut s'en priver en aquarium (à moins d'être un puriste à 100%). Les plantes participent à l'équilibre de l'aquarium notamment en consommant une partie des nitrates présents dans l'eau ; ce qui n'est pas négligeable pour ce type de biotope. Bon nombre de cichlidés creusent le sol ; il conviendra donc de placer les plantes pas trop près de leur territoire, d'accrocher certaines plantes sur des roches (microsorium, anubias) ou encore de laisser ces plantes dans des pots en « jardinière » (vallisneria, crinium, …). De la ceratophyllum (idéale car très grande consommatrice de nitrates) peut, également, être coincée derrière des pierres ou laissée comme plante de surface.
Les rochers : un amoncellement rocheux est indispensable pour les espèces pétricoles. Des pierres calcaires peuvent être une solution si votre eau est trop douce (sinon ce n'est pas indispensable). Pensez à réaliser un amoncellement en hauteur car les poissons dominés trouveront refuge dans cette zone de l'aquarium. Attention aux pierres très calcaires (proche de la craie) car avec le temps et l'eau du bac, certaines pierres se scindent … je vous laisse imaginer ce qu'il se passerait en aquarium. Dans le même ordre d'idée, veillez à réaliser un empilement stable (de la colle à usage aquariophile peut être utilisée pour coller les pierres entre elles) ; les pierres à la base de l'édifice rocheux doivent être posées sur la vitre du bas (et non pas posées sur le sable car, je vous le rappelle, bon nombre de cichlidés creusent et pourraient rendre l'empilement instable).
4) L'éclairage :
L'éclairage ne doit pas être trop fort (1W pour 4-5 litres étant bien suffisant) et ce pour deux raisons : assez peu de plantes seront présentes selon les bacs (les algues risquent de profiter d'un éclairage trop fort) et, personnellement, je trouve que ces cichlidés sont bien plus jolis et leurs comportements plus naturels et intéressants lorsque le bac n'est éclairé que par la lumière de la pièce. Dans le cas de maintenance de brouteurs tels que les Tropheus, un excès de lumière peut être bénéfique pour favoriser la pousse des algues dont ils se délectent.
5) Les paramètres :
En aquarium, l'oxygénation du bac et le pH semblent être les deux valeurs les plus importantes. Une excellente oxygénation et un PH voisin de 8,5 est idéal (le PH ne devrait pas descendre en dessous de
. La dureté de l'eau et la dureté carbonatée peuvent être élevées (pour les espèces d’élevage) en évitant les extrêmes. Personnellement, je déconseille de monter au dessus d’un GH de 19-20. Les nitrites devront être, bien sûr, de 0 mg/l et le taux de nitrates devra être le plus bas possible (nul si possible). Les algues seront les premières à bénéficier de ces nitrates (bacs peu plantés). Lors de l’entretien du bac prévoir un changement d’eau de l’ordre de 30 à 40 % du bac au moins toutes les deux semaines..
6) La nourriture :
Ces poissons ne sont pas très difficiles en aquarium à condition de respecter certaines règles notamment de respecter les régimes alimentaires (herbivore, carnivore, …), de ne pas donner de nourriture avec ajout de graisse animale ou à base d’animaux à sang chaud (car les poisson vont les stocker dans leur foie qui va se dégénérer). Les vers de vase sont très fortement déconseillés pour ces mêmes raisons.
Quelques exemples de populations selon la taille de bac :
Je vous propose, ici, quelques propositions de population d’après des bacs de taille standard et à l’aide de population se trouvant assez facilement dans le commerce :
Bac de 60 litres (60*30*30) :
Petite colonie de Neolamprologus multifasciatus
OU
Petite colonie de Neolamprologus similis
OU
Un couple de Neolamprologus kungweensis
OU
Un couple de Neolamprologus signatus
Bac de 96 litres (80*30*40) :
Un couple de Neolamprologus brevis
OU
Proposition du bac de 60 litres.
Bac de 120 litres (100*30*40) :
Zone pétricole :
Un couple d’Altolamprologus compressiceps sp. « shell »
OU
Un couple de Julidochromis ornatus
OU
Un couple de Julidochromis transcriptus
AVEC
Zone conchylicole :
Petite colonie de Neolamprologus multifasciatus
OU
Petite colonie de Neolamprologus similis
OU
Un couple de Neolamprologus kungweensis (pas avec les Alto « shell »)
OU
Un couple de Neolamprologus signatus (pas avec les Alto « shell »)
Bac de 200 litres (100*40*50) :
Petite colonie de N. brichardi (ou tout autre poisson du « complexe brichardi »)
OU
Association de type Neolamprologus leleupi (en couple ou solitaire) + Neolamprologus multifasciatus / similis
OU
Couple de Chalinochromis brichardi
OU
Association de type Julidochromis dickfeldi (en couple) + Neolamprologus ocellatus OU Neolamprologus stappersi.
Bac de 240 litres (120*40*50) :
Paracyprichomis nigripinnis
+ population pour 120 litres à 200 litres.
Bac de 300 litres (150*40*50) :
Couple de Xenotilapia
Banc de Paracyprichromis nigripinnis ou Cyprichromis leptosoma.
Bac de 400 litres (150*50*60) :
Cyprichromis leptosoma
Altolamprologus calvus (ou A. compressiceps) en couple
Julidochromis marlieri ou J. regani (en couple)
N. cylindricus
OU
Cyprichromis leptosoma
Altolamprologus calvus (ou A. compressiceps) en couple
Xentilapia en couple
Bac de 600 litres (200*50*60) :
Quattuor de Cyphotilapia frontosa/gibberosa
Neolamprologus leleupi (couple) ou Julidochromis regani (en couple)
Altolamprologus calvus (ou A. compressiceps) en couple
OU
Une quinzaine de Tropheus
OU
…. Beaucoup de choix ;-)
Bibliographie / informations diverses :
Crédits photos :
JoelBXL
Michel Magosse (merci encore pour les photos)
Jérome83 (merci encore pour les photos)
Livres :
- Le guide Back to nature des Cichlidés du lac Tanganyika", Ad Konings, Cichlid press, Allemagne, 1996 (idéal pour débuter avec les poissons de ce lac)
- Le guide Back to nature des Cichlidés du lac Tanganyika" (2ème version), Ad Konings, Cichlid press, Allemagne, 2005
- Les cichlidés du lac Tanganyika dans leur milieu naturel, Ad Konings, Cichlid press, Allemagne, 1998 ( LA référence. De magnifiques photos issues du milieu naturel. Indispensable pour les fanatiques du lac Tanganyika)
- Le guide des cichlidés , Association France Cichlid, éditions AFC, Sollies-ville, 2000
- Cichlidés africains des lacs Malawi et Tanganyika , Dr. Axelrod et Dr. Burgess, Editions TFH, New jersey, 1986
- L’an cichlidé Vol. 6, Edition France cichlids, Fontourbière saint-Julia, 2006
- L’an cichlidé Vol. 3, Edition France cichlids, Fontourbière saint-Julia, 2003
Sites internet :
http://www.destin-tanganyika.com/
http://tanganyika-cichlids.com/
http://burnel.club.fr/index.html
http://www.cichlidsforum.com/
http://www.aquapages.fr/welcome/index.php
http://aquarium-webzine.com/
Video :
- National Geographic's Lake Tanganyika - Jewel of the Rift (1997)
- Le monstre du Tanganyika, National geographics ( ?????)
Lien sur le Tanganyika depuis le forum :
Liste de maintenance des membres en TANGANYIKA : http://www.aquariophilie.org/forum/viewtopic.php?t=47264
Liste des topics TANGANYIKA sur le forum : http://www.aquariophilie.org/forum/viewtopic.php?t=47259
JoelBXL