Les Rhéophiles, un point de vue sur leur maintenance.
Si j'écris cet article aujourd'hui, c'est avant tout pour comparer ma modeste expérience avec ce que j'ai pu lire ou entendre sur le net, des articles divers ou même certaines de mes conversations avec d'autres passionnés.
Toutes les photos, sont prise en plein courant.
Et si je suis d'accord avec beaucoup de choses que j'ai pu lire, il y a au moins un point qui me pose problème, respecter ou non les conditions naturel de maintenance !
Car dans nombres de récits que j'ai eu l'occasion de lire, on y parle souvent de l'inintérêt de reproduire le fort brassage constaté dans le biotope d'origine.
Pourtant, je remarque depuis mon engouement pour les poissons de ce type de milieux, plusieurs choses, en premier lieu, on peut lire, que les poissons se fatiguent moins sans ce genre de brassage excessif, il m'est souvent arrivé de voir les dits poissons impassiblement installés au sol figé sans le moindre mouvement dans le flux principal du courant, attendant patiemment à contre-courant le passage d'une proie potentielle se servant du courant, comme un planeur des courants ascensionnels pour fondre sur sa proie, ne dépensant ainsi aucune calorie.
Les voyant nager plus ou moins maladroitement et à grand renfort d'énergies dans les zones très calmes du bac.
Je remarque aussi qu'ils privilégient toujours ce genre de technique, pour se nourrir, tant que les proies sont en suspension, se mettant à sautiller dans la zone calme, qu'après utilisation de toutes les opportunités pour eux, de manœuvrer gracieusement dans le sillage des pompes à hélices de fortes puissances.
J'en viens à me demander, est -ce qu'au moment de l'écriture des articles sur ce type de poissons et avec l'avènement des pompes de brassages à hélices, les écrits sur ce sujet auraient-ils la même teneur? En fait je ne pense pas !
Il est vrai que tenir dans le rejet d'une pompe classique de 1200 l/h, même si on s'appelle Gobiocichla, Ortochromis, Steatocranus ou Teleogramma, relève plus du sportif de haut niveau voir du cascadeur que du rhéophile le mieux adapté !
Par contre, se poser en plein flux d'une pompe de brassage de 3000 l/h même de longues minutes ne semble pas gêner le moins du monde ces poissons.
Ça c'est pour l'observation visuelle, bien sûr tout est affaire d'interprétation, de constatations personnelles, peut- être même de volonté de se rapprocher des biotopes naturels, sans pouvoir l'affirmer ou l'infirmer de façon scientifique.
Mais une autre constatation m'a mené aux conclusions que le brassage important leur était bénéfique, toujours sans preuves scientifiques ! Je n'en suis pas un ! Et je n'ai pas cette rigueur qui caractérise les observations bien menées, par contre j'ai pu constater que nombre de personnes ont eu des résultats décevants dans la reproduction de certains de ces poissons, pas toujours il est vrai, mais au moins pour plusieurs d'entre eux.
Depuis mon intérêt pour les Teleogramma, les Gobiocichla, les Orthochromis et les Steaotochromis j'ai mis en place un bac type, la déco peut évidemment changer mais la partie technique reste la même, bac de 70 à 90 litres, petit filtre maison semi-humide, humide suspendu, 3-400 litres heure, chauffage puissant pour pouvoir moduler sans peine la température, un thermomètre électronique pour une lecture rapide et a distance, et une pompe à hélice de 3000 l/h.
Cela peut paraître énorme mais il n'en est rien!
En fait un de mes bacs, celui des Gobiocichla avait une petite pompe de brassage de 1000 litres heure (début timide de mes essaies de pompe à hélices) qui avait des soucis de fonctionnement, en fait elle ne canalisait pas son flux, cela a du arriver à plus d'un! Bref la seule façon d'y remédier était de la débrancher régulièrement et de la rebrancher, donc installation sans grande conviction d'un programmateur pour allumer éteindre tout les quarts d'heure (plus petite unité de temps disponible sur ce genre d'appareil), mais les comportements me semblaient étranges.
Je ne saurais dire pourquoi, mais quelque chose n'allait pas, et lors du dernier congrès AfC au cours d'un petit déjeuner mémorable (pour moi au moins), oui petit déj en compagnie de Mr Werner, Lamboj, Westafrica, Moliwe, Thierry Marie je crois et peut -être même Lionel, j'espère n'oublier personne, j'ai eu une discussion sur ce sujet, confortant en parti mon approche de la reproduction de ce poisson, sauf pour le courant fort où tout le monde n'était pas d'accord.
C'est en décembre que je me décide à changer de pompe pour passer à une 3000 l/h devenu mon standard, pour les bacs de moins de 100 cm de façade, et là presque instantanément les comportements on radicalement changé!
En moins d'une heure le solitaire s'est essayé à reconquérir la belle, le couple lui, paradait sans cesse, et depuis 3 semaines il ont disparu dans une grotte creusée sous le décor.
J'attends peut être un heureux évènement, j'ai été un peu trop pressé de l'annoncer mais je n'ai pas de photos, et je ne vois plus d'alevins, par contre les parents semblent toujours garder quelque chose et sont toujours aussi absents du devant de la scène, laissant s'ébattre joyeusement le mâle solitaire, sur tout le territoire sauf la partie gardée, mais cette histoire en est une autre.
Pour en finir, toutes ces observations, de récentes lectures de Mr Lucanus, ou mes discussions avec d'autres passionnés me conduise à la conclusion provisoire « oui avec des pompes de brassages à hélices on peut reproduire des conditions idéales pour rhéophiles dans de petits bacs ».
Je pense même que bon nombre d'auteurs aurait une vision différente de la situation s'il avaient travaillé avec ce genre de matériel.